Grippe A H1N1: une expertise grippée
« La révélation des liens étroits entre le Professeur Bruno Lina, le Groupe d’Expertise et d’Information sur la Grippe (GEIG), le Comité de lutte contre la grippe et l’industrie pharmaceutique est une illustration supplémentaire de la nécessité d’assainir la situation de l’expertise en France. »
Qu’un groupe financé à 100 % par
les producteurs de vaccins serve de conseiller à la Ministre de la
Santé est une incongruité qui devrait cesser, voire même être
sanctionnée.
La stratégie du Ministère repose depuis le début
sur l’hypothèse d’une épidémie touchant 30 % de la population
et responsable de 0,4 % de décès (soit 250 000 morts). Il est
stupéfiant que ce scénario puisse constituer encore aujourd’hui
le scénario de référence alors même que le bilan de la grippe A
dans l’hémisphère Sud montre que son impact est de loin inférieur
à celui de la grippe saisonnière.
On comprend que l’industrie
pharmaceutique ait intérêt à maintenir cette fiction pour
justifier la diffusion de millions de doses mais pourquoi l’expertise
publique est-elle muette sur le sujet ? Pourquoi aucun scénario
autre que celui de la vaccination massive n’a été pris en
considération ?
Il semble de plus en plus évident pourtant qu’un
autre scénario plus protecteur et plus économe de l’argent public
s’impose : celui ciblé sur la protection des groupes à risque et
le renforcement des mesures d’hygiène.
Ces faits illustrent
l’importance de l’indépendance et de la transparence dans
l’expertise pour qu’elle soit fiable et reconnue par les
populations.
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